L’UE, récompensée par le prix Princesse des Asturies

Considéré comme le Prix Nobel du monde hispanique, la Fondation Princesse des Asturies a récompensé l’UE pour son action de paix et d’union entre les peuples. Le prix, attribué le 21 juin dernier, sera officiellement remis aux dirigeants de l’UE en octobre prochain des mains du roi Felipe VI et de sa femme, la reine Letizia. Retour sur ce prix peu connu du grand public.

La plus haute distinction espagnole

Prix le plus prestigieux d’Espagne, le Prix Princesse des Asturies est délivré depuis 1981 par la fondation du même nom à Oviedo, capital de la communauté autonome des Asturies (nord du pays). Son nom est tiré du titre que porte l’héritier au trône d’Espagne, le Prince des Asturies. Lorsque le prince Felipe est devenu roi après que son père, Juan Carlos Ier a abdiqué, le titre a été donné à Leonor, la princesse héritière. C’est pourquoi le prix « Prince des Asturies » est devenu en 2014, le prix « Princesse des Asturies ». Dans la monarchie espagnole, la fille ainée du couple royale peut prétendre à monter un jour sur le trône, seulement si elle n’a que des sœurs, car même un garçon né après elle prendrait automatiquement sa place dans l’ordre de succession.

Le prix Princesse des Asturies récompense des travaux d’envergure internationale dans huit catégories : arts, sports, sciences sociales, communication, concorde, coopération internationale, recherche et lettres. La catégorie « Concorde » correspond peu ou prou au Prix Nobel de la Paix. Chacun des huit lauréats reçoit une sculpture de l’artiste Joan Miro, une enveloppe de 50 000€, un diplôme et un insigne.

L’UE, porteuse de paix…

L’UE a été récompensée en 2017 dans la catégorie « Concorde ». Le 21 juin dernier, Donald Tusk, président du Conseil européen, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne et Antonio Tajani, président du Parlement européen ont fait une déclaration commune au Conseil pour remercier cette distinction honorifique. Ce prix est d’autant plus important que l’Europe célèbre cette année les 60 ans du Traité de Rome. Les dirigeants des principales institutions de l’UE ont d’ailleurs cité des bribes du discours que Robert Schuman avait fait lors de sa déclaration, le 9 mai 1950 : « L’Europe ne s’est pas faite en un jour, ou selon un plan simple. Elle est le fruit d’une construction concrète qui a été lancée par la solidarité ». Depuis, tout a été fait pour développer une union des peuples, permettant aux Européens de s’engager dans un projet de paix, de démocratie et de prospérité.

Le jury a souligné que l’UE représentait et représentera toujours une lueur d’espoir dans « les moments les plus sombres et les plus sanglants de son histoire ». Effectivement, elle est la seule voie supranationale d’intégration politique fondée sur une association pacifique, progressive et libre de ses membres. « Si l’UE a été récompensée, c’est pour les valeurs de liberté, de paix, de droits de l’homme et de solidarité qu’elle porte » a souligné Javier Fernandez, le président du jury.

… dans un monde qui a cruellement besoin de stabilité

Ce n’est pas la première fois que l’UE est récompensée pour son travail de paix et de réconciliation entre les peuples : en 2012, elle avait reçu le Prix Nobel de la Paix. Déjà à l’époque, cette distinction avait été l’occasion de se rappeler que l’initiative des Pères de l’Europe avait permis de mettre un terme au conflit franco-allemand, de lutter contre les totalitarismes et de promouvoir une Europe libre, prospère et « unie dans la diversité ».

Le contexte actuel n’est certes pas le même, et pourtant, coincée entre Donald Trump et Vladimir Poutine, l’Europe se retrouve dans une situation qu’elle a déjà expérimentée. Elle doit également faire face aux négociations avec le Royaume-Uni, qui a décidé en juin 2016 de quitter l’Union européenne. L’UE s’avère rassurante et gage de stabilité, même lorsqu’elle doute d’elle-même. « Aujourd’hui, alors que l’UE traverse des moments de confusion et de doutes, il est bon que nous reconnaissions ce qu’elle a fait pour reprendre des forces et apporter des réponses à l’avenir » a affirmé le ministre espagnol de la culture, Iñigo Mendez de Vigo.

 

Gageons que l’UE continuera d’inspirer encore de nombreuses générations de jeunes européens !

 

Chloé LOURENÇO

 

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