L’UE se mobilise contre toutes les formes de violence sexuelle

  L’affaire Weinstein aux États-Unis a suscité un profond état de choc et une vague d’indignation sans précédent. Partout dans le monde, des victimes de harcèlement et d’abus sexuels ont brisé le silence pour dénoncer les violences qu’elles ont subies. Préoccupé par ce phénomène de société, le Parlement européen a débattu fin octobre des mesures à mettre en œuvre pour éradiquer toutes les formes de violence sexuelle.

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L’Europe veut rompre le silence

  Après les multiples accusations contre le producteur d’Hollywood et fondateur de la société Miramax Films, Harvey Weinstein, une déferlante de témoignages a submergé les réseaux sociaux, en particulier Twitter avec les hashtags #MeToo et #BalanceTonPorc. Les victimes y dénonçaient les comportements et commentaires très déplacés, voire les viols et agressions sexuelles qu’elles avaient subis, notamment dans le milieu professionnel.

  Face à l’ampleur de ce mouvement contestataire, le Parlement européen s’est lui aussi emparé du sujet afin de demander à la Commission « de proposer une stratégie à l’échelle européenne, incluant un projet législatif contenant des instruments contraignants pour protéger les femmes contre la violence, notamment le harcèlement et les abus sexuels à l’encontre des femmes et des filles« . Il a également demandé au pouvoir exécutif de l’UE de se pencher sur les cas d’abus sexuels survenus au sein même du Parlement. Pour ce faire, les eurodéputés, qui condamnent fermement ces violences, ont appelé à créer un comité d’experts indépendants pour examiner la situation dans les locaux de l’institution.

De nouvelles mesures au sein des institutions européennes mais aussi nationales

  En outre, les parlementaires européens ont déploré le manque de réaction face à ces actes inacceptables et souhaitent mettre en œuvre des mesures afin de lutter contre le faible taux de signalement. Une tolérance zéro sera donc de rigueur donc et la poursuite systématique des auteurs des faits sera encourue. Les membres du Parlement se sont aussi mis d’accord pour lancer des campagnes de sensibilisation pour lutter contre le harcèlement sexuel et libérer la parole des victimes. La résolution a accueilli une très large approbation de l’hémicycle : elle a été adoptée par 580 voix pour, 10 voix contre et 27 abstentions.

  Les cas de harcèlement sexuel qui se sont produits au Parlement européen vont être sérieusement examinés et des « formations obligatoires pour le personnel et les députés sur le respect et la dignité au travail » doivent bientôt être mises en place. Après un état des lieux au niveau européen, les États membres devront très probablement eux aussi faire la lumière sur les affaires d’abus sexuels au sein des parlements nationaux. Il conviendra alors aux pays de prendre des mesures pour que de tels agissements ne se reproduisent plus.

Virginie CARDOSO

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