Carnet de voyage : Beijing

Pékin -ou Beijing- est la capitale de la République populaire de Chine. Située dans le nord du pays, la municipalité de Beijing, d’une superficie de 16 800km carrés, borde la province la plus septentrionale de la Chine, le Hebei. Si Beijing est considérée comme centre politique des culturel du pays, Hong Kong et Shanghai dominent au niveau économique. Immersion dans l’Empire du Milieu… 

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Dans l’empire chinois, Beijing n’a longtemps été qu’une simple ville périphérique. En 1153, elle prend d’e l’importance lorsque la dynastie Jin la choisit comme capitale. En 1421, les Ming y transfèrent leur administration, parachevant ainsi le choix de la capitale. Située à proximité de la Grande Muraille, Beijing abrite des monuments célèbres, comme le Temple du Ciel ou la Cité interdite, tous deux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. La ville a été largement modifiée par les Jeux Olympiques de 2008, dont elle a été l’hôte. Par ailleurs, le Comité national Olympique (CIO) vient de la désigner comme ville hôte pour les JO d’hiver de 2022. Elle sera la première ville à accueillir les deux versions de l’événement.

Avec 21,5 millions d’habitants en 2013, Beijing est la deuxième ville la plus peuplée de Chine, après Shanghai.

Beijing ou Pékin? 

En France, on se pose souvent la question. La ville possède en effet les deux toponymies dans la langue de Molière. L’explication est simple : en mandarin « Beij jing » signifie « la ville du nord » et a longtemps été opposée à « Nanjing« , « la ville du sud« . Effectivement, la Chine, pays grand comme 17 fois la France, était administrée par deux capitales pendant plusieurs siècles. L’une était au nord –Beijing– devenue par la suite la capitale définitive, l’autre au sud –Nanjing. En français, Nanjing est aussi appelée Nankin.

La langue française a simplement préféré garder Pékin comme dénomination de la capitale chinoise, sans doute par confort et facilité de prononciation.

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Le Temple du Ciel 

Considéré comme l’achèvement de l’architecture chinoise traditionnelle, sa disposition symbolise la croyance chinoise que la Terre est carrée et le Ciel est rond.

Plus qu’un temple, il s’agit en réalité d’un parc de 272 hectares. Le Temple du Ciel est un parc extrêmement populaire à Pékin, auprès des retraités qui viennent y faire leur tai-chi quotidien -et souvent matinal- ou des Pékinois, qui viennent s’y promener. Le temple que nous connaissons n’est en fait que la première des nombreuses salles du Temple, qui en compte quatre. L’Empereur venait parfois y prier le Ciel, et faire des sacrifices.

L’architecture des différents bâtiments reprend la thématique du Ciel et de la Terre : les enceintes sont carrées avec des tuiles de couleur verte symbolisant la terre; les bâtiments sont ronds avec des tuiles de couleur bleue représentant le ciel. Comme de nombreux bâtiments impériaux, le Temple du Ciel est ouvert au public depuis 1918 et la fin de l’Empire chinois.

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La Cité interdite

Le Palais impérial est en réalité une ville dans la Cité. Les empereurs -elle en a abrité 24- et leur entourage étaient pratiquement assignés à résidence, ne sortant de cette prison dorée qu’en de très rares occasions. La construction de la Cité, débutée sous la dynastie Ming au XVème siècle, aura duré 14 ans et employé plus d’un million d’ouvriers, réduits à l’esclavage.

Très souvent, on imagine avant de la visiter, un palais « à l’occidental », c’est-à-dire d’un seul tenant. Pourtant, certains sont déçus devant l’enfilade de pavillons et de portes qui forment ce palais particulier. Certes, les bâtiments sont splendides, magnifiquement restaurés, mais les intérieurs ne se visitent pas. La partie intérieure abrite une fabuleuse bibliothèque, la plus grande de la Chine, mais cela ne se visite pas comme ça. Les jardins de la Cité sont quant à eux absolument époustouflants, avec leurs arbres centenaires et leur jardins asiatiques, ornés de ponts et de petites marres.

Selon la légende, la Cité compterait 9 999 pièces. Pourquoi ce chiffre? Dans la tradition chinoise, seules les divinités avaient le droit de construire un palais avec 10 000 pièces. Les hommes, de ce fait, tentaient de se rapprocher le plus possible des dieux et de leur idéal de perfection. Chez les Chinois, le chiffre 9 est d’ailleurs symbole de longévité.

Lorsqu’un empereur se mariait, l’impératrice entrait dans la Cité comme on entre au couvent : aucune sortie n’était possible, à part peut-être au moment de sa mort. Sur les portes, on voit des rangées de 9 boutons en or : elle devait les toucher au moment de les franchir pour que le règne de son époux soit long, porteur de paix et de nombreux enfants.

Il y avait dans la Cité des parties réservées aux femmes et d’autres exclusivement pour les hommes. Cela permettait à l’Empereur d’avoir des concubines particulièrement fidèles. Pour elles, il était préférable aussi que le règne de leur amant soit long, car leur vie en dépendait. A la mort du souverain, les concubines étaient conviées à un repas empoisonné à l’arsenic : aucune ne devait survivre à l’Empereur.

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La Grande Muraille 

Populairement, on désigne sous le nom de « Grande Muraille » la partie construite durant la dynastie Ming qui part de Shanhaiguan sur le territoire de la ville de Qinhuangdao dans la province du Hebei à l’Est pour arriver à Jiayuguandans la province du Gansu à l’Ouest.La Grande Muraille est la plus longue construction humaine au monde. Elle parcourt environ 6 700 kilomètres. Des études par satellite ont montré que de nombreux segments, d’une longueur totale d’environ 1 000 kilomètres, étaient de nos jours enfouis sous terre.

Sa largeur varie entre 5 et 7 mètres en moyenne et sa hauteur entre 5 et 17 mètres. Elle est ponctuée de tours de guet carrées (hautes de 15 m au moins, distantes en moyenne de 75 m, soit la distance de deux portées de flèche) et de bastions sur toute sa longueur. Elle est impressionnante sur les milliers de kilomètres proches de Pékin, la capitale. Elle se réduit ailleurs et ressemble à une imposante levée de terre à certains endroits. Elle a été fabriquée avec de la pierre, du ciment, de la terre, des briques d’argile. Il a été découvert récemment qu’il avait été incorporé 3 % de riz gluant dans le mortier ce qui avait considérablement renforcé sa résistance. En revanche les mêmes études n’ont révélé aucune présence d’éléments osseux dans ce mortier contrairement à la légende, qui disait que sa solidité et sa blancheur était liée à la présence d’os humains.

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L’édification de la Grande Muraille est comme Rome : elle ne s’est pas faite en un jour. Il serait d’ailleurs mieux de parler de « grandes murailles« , au pluriel. Certains tronçons datent des premières dynasties de l’Empire chinois, plusieurs centaines d’années avant Jésus Christ. A cette époque, la Chine est loin d’être unifiée, et les invasions sont fréquentes. Petit à petit, on construit des morceaux de murs, assez hauts et très épais pour les repousser. La Muraille telle qu’on la connaît aujourd’hui, est fondée par la dynastie Ming, l’avant-dernière lignée d’empereurs, qui souhaite empêcher les invasion mongoles mandchoues.

La Grande Muraille est une des principales attractions touristiques du pays. Environ 15 à 16 millions de personnes visitent la Muraille de Chine chaque année.

 

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Beijing est une ville tellement impressionnante par sa taille et son patrimoine qu’il serait bien difficile de la présenter intégralement. Elle est un mélange de modernisme extravagant et de traditions encore très prégnantes. Au coin d’une rue, vous trouverez côte-à-côte des grattes-ciel époustouflants qui feront penser à Manhattan, et des Hutong, ces quartiers anciens, traditionnels, où s’entassent des familles pauvres. S’il y a 15 ans on croisait plus de vélos que de véhicules, aujourd’hui cela n’est plus le cas. La pollution est d’ailleurs un des principaux problème de la ville, qui malgré des mesures drastiques n’arrive pas à endiguer le phénomène. Situé dans une région aride, la pluie ne vient que rarement nettoyer le ciel et balayer le nuage de particules. Si bien qu’il est possible que vous quittiez Beijing sans jamais avoir vraiment vu son ciel…

Chloé LOURENÇO

 

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